mardi, juillet 04, 2006

Echo du colloque Patro-Scouts-Guide-Ass......


Au cours de la journée, un atelier a planché sur «l'engagement des jeunes, leur participation et la transmission des valeurs». Le rapporteur, Olivier Servais, anthropologue (UCL et FUNDP) a souligné les freins à l'engagement des jeunes dans une société en mutation où règnent en maîtres les conflits relationnels, la liberté individuelle, le capital temps et la non durabilité des engagements. Et que malgré tout, 18 000 animateurs s'investissent et s'engagent dans une aventure humaine auprès de 80 000 jeunes. Pourtant l'engagement, le souci d'autrui, l'expérience, la gratuité, développées au sein des mouvements sont des valeurs essentielles pour s'insérer dans la société en tant que citoyens responsables, actifs et solidaires. Il importe donc de «redéfinir la nouvelle fonction sociétale des mouvements de jeunesse et de casser l'image caricaturale» qui en est colportée.
Selon les communes dans lesquelles les associations de jeunesse sont implantées, les partenariats se révèlent «malheureux, chanceux ou valeureux». Pourtant, le partage des ressources entre les différents mouvements d'une localité se révèle opportun de même que la création de synergies (intergénérationnelles par ex.).
Dans cet atelier, les participants ont encore relevé le rôle éducatif en matière d'aménagement du territoire que peut tenir l'acteur communal auprès des mouvements de jeunesse pour prévenir d'éventuelles dérives. Apprendre à parler la langue de l'autre, notamment en période électorale, se choisir un représentant pour communiquer avec la commune ou/et repérer un agent communal capable de parler les deux langages, celui de la commune et celui de l'association de jeunesse, fait partie des méthodes prônées.
Dans une société qui a une forte tendance à noyer ses citoyens dans les règlements de tout acabit, les participants d'un 3 éme atelier ont exprimé l'étouffement dont ils souffrent et qui ne réussit qu'à inhiber leur action. «Nous sommes dans une société qui coule le bon sens sous forme de loi, alors que l'intégration des règles fait partie intégrante des projets de mouvements de jeunesse». Une des pistes soulevées consiste à identifier des personnes ressources sur le plan local pour parvenir à réincarner la règle. «A trop légiférer, que peut-on apprendre en termes de vivre ensemble? Même si, dans un projet pédagogique il est nécessaire de réfléchir sur les limites» a rapporté Michel Verstraeten (ULB).
En conclusion de la journée, les mouvements de jeunesse se sont confirmés «en marge parce que nous ramons à contre-courant dans une société de consommation et de zapping. Nous nous affirmons comme partenaires privilégiés au sein du système socio-éducatif et nous nous imposons en acteurs solides des politiques préventives à l'heure où la tendance est à l'inflation sécuritaire». Les mouvements de jeunesse ont confirmé leur fierté d'être en marche «en offrant à la société une autre réponse empreinte de valeurs à transmettre». Réponse qui se chiffre en l'éducation de 100 000 jeunes en Communauté française, 4 000 camps et 75 000 journées, plusieurs milliers d'heures de formation, le tout correspondant à 11 millions d'heures de bénévolat par an.
Les mouvements revendiquent «l'application du décret de 1980 dans son volet financier» et demandent d'être reconnus à travers le futur décret par l'augmentation du soutien financier équitable et proportionnelle au volume de leurs activités. En relevant «qu'un enfant participant à un mouvement de jeunesse est 25 fois moins subsidié qu'un enfant fréquentant un centre de jeunes».